Dès la mobilisation, le 30ème R I rejoint le front dans les vosges ; voici ce que dit l'historique du régiment (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6261392x/f7.image) :
"Le Départ : Dès
les premières heures de la mobilisation, le 3e R. I., dont deux Bataillons sont détachés (Rumilly-Thonon), se rassemble à Annecy. Le 2e Bataillon (Rumilly-Montmélian), qui exécute des manœuvres en montagne (IMaurienne)
doit rentrer à marches forcées. La mobilisation s'exécute avec ordre et calme, les réservistes font preuve du plus grand enthousiasme et retrouvent avec plaisir gradés et camarades qu'ils ont connus dans l'active.
• Le 4 août, le Régiment est prêt. Le Colonel Dol rassemble les trois Bataillons (Borne, Collet, Lanusse) sur le Pâquier, au bord du lac,
pour leur présenter le Drapeau.
Cette cérémonie, déjà si impressionnante d'ordinaire, l'est encore plus en ce jour,
à la veille d'événements qui vont décider du sort de la France. Dans le cadre si riant et si joli du lac, sous ce radieux soleil d'été, elle gagne encore en beauté ; à la sonnerie de : « Au Drapeau
! », gradés et soldats, les yeux fixés sur l'emblème de la Patrie, font le serment intime de donner leur vie pour défendre ce sol sacré que l'Allemand veut nous ravir. Le Colonel passe sur le front des troupes, puis,
superbe d'allure, au son des Allobroges, le Régiment défile, aux applaudissements de la foule enthousiasmée. Un regard de chacun en passant au Drapeau ! Ce sont les derniers adieux à leur petite patrie, à leur famille, des
soldats qui, demain, seront prêts à vaincre ou à mourir. C'est la consécration du serment qu'ils viennent tous de faire, et qu'ils tiendront tous, officiers et soldats présents, comme le tiendront ceux qui leur succéderont
au cours de la campagne, dans les rangs du 30e.
A partir du 5 août, le Régiment s'embarque en trois échelons, par Bataillon, et débarque
le 6 et le 7 à Epinal.
Les Combats dans les Vosges (Août-Septembre 1914) : Du 7 au 10 août, c'est la période de concentration
; le 30e stationne dans la région de Charmois ; il y exécute quelques manœuvres destinées à donner la cohésion aux unités et à entraîner les réservistes. L'ordre de départ surprend
les Bataillons en manœuvre et l'on part sans que les hommes aient mangé la soupe. Du 10 au 14 août, le Régiment exécute des marches très pénibles par Corcieux, le Col du Plafond, Combrimont ; puis, à partir
du 15 août, conformément à la mission générale du 14e Corps, qui est de s'emparer des Cols des Vosges, les trois Bataillons seront engagés la plupart du temps isolément ou en liaison avec d'autres unités
de la Division.
Le 1er Bataillon (Commandant Borne) est détaché — le 13 août — pour renforcer une division de réserve.
Le 17, il prend part à la prise de Villé. Le 20 août, chargé d'occuper le Mont Saint-Jean, au nord-ouest de Fouday, et de tenir coûte que coûte, il y arrête l'attaque du 121e
Régiment de réserve wuntembergeois, débouchant de la ligne Fraize Champ du Feu. Le 21, il y maintient encore cette unité et concourt, avec le 54e R. A. C., à arrêter et refouler la progression allemande vers la vallée
de la Bruche, par Bellefosse, les Mauvais Champs et Wildersbach. Dans ce combat, le 1er Bataillon fait 20 prisonniers, qui sont les premiers de la Division. Le 22 août, le Bataillon Borne est enlevé en auto et engagé à Germaingoutte,
pour coopérer à la prise du Col de Sainte-Marie, qui a été abandonné."
Voici ce qui est rapporté sur le site http://verdun-1916.chez-alice.fr/frameg/ri30_1914.html ; c'est l'histoire de Maximin Armanet, de Sainte Anne d'Estrablin, dans l'Isère, soldat au 30ème
R I, qui fut blessé le même jour que Joseph Duret :
"Dès les premières heures de la mobilisation, le 30ème RI se rassemble
à Annecy. Le 5 août, le régiment s'embarque et arrive le 6 et le 7 à Epinal. Le 15 août, les 2ème et 3ème bataillons reçoivent le baptême du feu à l'attaque de Sainte-Croix-au-Mines puis, les
17 et 18, par Bourg-Bruche et Rothau, les deux bataillons marchent en direction de Shirmeck...
Défendant avec énergie le terrain qui lui était confié, le 30ème RI perdra presque tous ses cadres de l'active et de la
réserve présents le 4 août à Annecy."
Les opérations dans la Vallée de la Bruche du 14 au 21
août 1914 :
Le 14 août, au Donon, les Allemands, surpris par les français, s'enfuient, abandonnant leur matériel.
Le 14 août, le Colonel AUBRY attaque l'ennemi qui occupe le village de Plaine. A 6 h 25, l'attaque se déclenche. Le village de Plaine est
en feu, son clocher détruit par l'artillerie française... L'ennemi en déroute s'enfuit dans la direction de Schirmeck (Historique du 109e RI)
Le 18 août, le 109e, le 17e et le 21e RI sont à Wisches. Les forces allemandes sont proches et dans l'après-midi, le fort de Mützig lache 291 salves de canon sur Urmatt.
Le 19 août, à l'aube, les forces allemandes supérieures en nombre contre-attaquent et forcent les Français à se regrouper sur la plateforme
du Donon.
Au soir du 19 août, le 30e RI fait barrage à Rothau. De nombreux blessés sont amenés
au poste de secours de Fouday et 129 blessés sont évacués à la gare de St-Blaise dans le hall de marchandises (JMO groupe de brancardiers 28e DI : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527d674130c1d/527d6741406c9
).
Rothau